Expo #8 : Niki de Saint Phalle


"Pour moi, mes sculptures représentent le monde de la femme amplifiée, la folie des grandeurs des femmes, la femme dans le monde aujourd'hui, la femme au pouvoir".

Niki de Saint Phalle


Bon jeudi mes petits conifères de la forêt enchantée (non je n'ai rien pris d'illicite),

Ça faisait un petit moment que je ne vous avait pas parlé d'expositions, tout simplement par manque de temps, enfin vous vous imaginez bien que je ne vais pas à Paris tous les week-ends, ce qui serait plutôt cool quand on y pense, mais légèrement ingérable niveau planning. Enfin bref. Le week-end dernier, je suis allée voir la rétrospective consacrée à Niki de Saint Phalle au Grand Palais. Son nom ne vous dit peut-être rien, mais je suis quasiment certaine que vous connaissez ses fameuses "Nanas", d'immenses femmes rondes et colorées. C'est également elle qui a réalisé les sculptures qui décorent la fontaine près de Beaubourg. Vous situez maintenant ?


Petite biographie rapide de Niki de Saint Phalle 

Niki de Saint Phalle, de son vrai nom Catherine Marie-Agnès Fal de Saint-Phalle (nous l'appellerons Niki hein), est une artiste franco-américaine du XXe siècle, à la fois peintre, sculptrice et plasticienne. Elle est issue de la bourgeoisie New-Yorkaise, mais va vite se révolter et s'en détacher. Elle devient mannequin, en posant pour Elle ou encore  Vogue. Elle se marie très jeune, à 18 ans exactement, mais divorcera, se révoltant contre la société matriarcale. Elle commence à créer à partir de 23 ans. Elle connait un succès  international avec Tirs, série de performances mêlants sculpture, peinture et art corporel.    Elle réalisera un long-métrage expérimental, Daddy, dans lequel elle évoque l'inceste qu'elle a vécu étant enfant. Par la suite, elle créera les célèbres Nanas, sculptures colorées représentant des femmes géantes et opulentes. L'oeuvre de sa vie est Le Jardin des Tarots, immense parc de sculptures inspiré du Parc Guëll. Dans toute son oeuvre, elle se questionnera sur le féminisme, la politique, l'histoire et l'art en général..Autant vous dire que c'est ma nouvelle héroïne (non non je ne parle pas de drogue).

Comme d'habitude, les expositions du Grand Palais sont très bien faites. Le "décor" et l'agencement restent plutôt simple, mais permettent ainsi de mettre les oeuvres en valeur. On a parfois des jeux d'ombres et de lumières, ça brille, c'est coloré, parfois plus sombre. On a vraiment l'impression d'entrer dans un autre univers à chaque salle, et de découvrir une autre facette de l'artiste. Il y avait pas mal d'enfants, donc c'est une expo plutôt accessible étant donné qu'il y a beaucoup de choses visuelles. Je tiens à préciser que cette exposition ne présente pas le travail de Niki dans l'ordre chronologique, du coup en rentrant chez moi, j'étais persuadée qu'elle avait créé ses Nanas avant la série Tirs. J'ai donc mis les photos dans l'ordre de l'expo, ne vous méprenez pas.






Au début, on peut voir des tableaux, qui mélangent plâtre, objets et peinture. Certains utilisent des jouets . Un peu plus loin, on tombe sur des sculptures de mariées et de femmes en train d'éjecter un mioche de donner la vie. Elle sont réalisées en plâtre et papier mâché, et sont assez effrayantes (personnellement elles me font penser aux personnages de May Be, la pièce chorégraphique de Maguy Marin, qui n'a pourtant aucun rapport). Bien évidemment, Niki de Saint Phalle se questionne ici sur le rôle de la femme, sa place dans la société... Puis arrive les premières Nanas, exposées sur un fond noir, éclairées par le dessous. Juste après, une salle entière leur est consacrée, immense, lumineuse. Certaines dansent et miroitent sur les murs, tandis que d'autres, plus impassibles expriment juste leur grandeur et leur joie de vivre. Au delà du visuel, elles délivrent un message fort : une volonté de changement d'une société, une volonté d'égalité, une volonté de liberté. Les Nanas représentent la joie, et comme le dit l'artiste dans une vidéo, évoquent la féminité écrasée par la société, féminité aussi bien présente chez les hommes que chez les femmes.










Ensuite, on découvre une partie plus sombre de son oeuvre. Elle représente ses parents, les met en scène. De cette façon elle exorcise son enfance, et ses démons du passé. C'est moins beau, et cela l'est encore moins lorsque l'on passe à sa série Tirs. De la peinture dégouline au  hasard sur un amont d'objets en tous genre, liés avec du plâtre. J'ai trouvé incroyablement intelligent la façon de réaliser ces montages (elle mettait des poches de peinture en dessous et quand elle tirait dessus, les poches explosaient). Ce n'est pas beau à proprement parler, mais c'est fort. Ce que je trouve beau c'est le geste effectué, la symbolique du tir. Elle tire sur la société, s'engage, dénonce. Parce qu'après tout, l'art n'est pas fait que pour être beau, du moins c'est mon avis (je vais éviter de partir dans une dissert sur le sujet)





"En tirant sur moi, je tirais sur la société et ses injustices. 
En tirant sur ma propre violence, je tirais sur la violence du temps."




A la toute fin de la rétrospective, on peut découvrir "une partie" de son Jardin des Tarots, avec des miniatures des sculptures présentes dans le parc. Je suis tombée raide dingue de cette tête de mort mexicaine brillant de mille feux. Elle utilise beaucoup les miroirs et la mosaïque, qui se reflètent sur les murs sombres. Il y a également une vidéo qui nous fait découvrir le fameux jardin, qui se trouve en Italie. Niki de Saint Phalle s'est inspirée du parc Güell (à Barcelone) créé par Gaudi et du Palais Idéal du Facteur Cheval (dans la Drome), que j'ai eu la chance de visiter tous les deux. J'ai vraiment envie de découvrir ce parc un jour! 



C'est article est assez long. Mais j'avais tellement de choses à dire. J'ai vraiment adoré cette exposition, car outre le fait de voir des oeuvres tout ça tout ça, elle permet de découvrir une artiste que je trouve exceptionnelle. Niki de Saint Phalle était une femme belle et classe, mais elle était également engagée et forte. Elle était féministe et le revendiquait, elle rêvait d'une société meilleure et se battait pour cela. Je trouve que les problèmes qu'elle aborde sont toujours autant d'actualité, et je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir concernée par ce qu'elle voulait transmettre. 
Enfin bref, j'espère que cet article vous aura plu. Un dernier conseil pour la route, réservez vos billets à moins que vous ne vouliez attendre près de deux heures !
Sur ce je vous laisse, je m'en vais réviser ma géographie.


Bisous épineux 


(je trouve toujours le moyen de faire des GIFs)




Niki de Saint Phalle
du 17 septembre 2014 au 2 février 2015
Grand Palais
3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
http://www.grandpalais.fr











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