Carmen La Cubana




Holà mes sapinos ! 


Il n'y a pas si longtemps que cela je m'étais rendue au théâtre du Châtelet pour assister à la répétition générale de "Passion". Je vous en avais parlé ici. Et bien il s'avère qu'il y a deux semaines j'ai eu la chance d'être réinvitée pour découvrir leur nouvelle création intitulée "Carmen La Cubana" (ben ouais c'est écrit dans le titre). Si vous errez à Paris en ce moment, vous n'avez pas pu passer à côté des immenses affiches qui recouvrent à peu près chaque centimètre carré des murs du métro. Et bien je peux vous dire que l'omniprésence des affiches est justifiée car cette pièce est VACHEMENT bien.
Mais avant de vous parler plus en détail du spectacle, je me dois de vous raconter une petite anecdote personnelle qui m'est arrivée ce jour là, qui n'a pas grand chose à voir avec le reste, mais qui est relativement comique (enfin sur le coup je n'ai pas trop ri). Pour les gens que ça n'intéresse pas, je vous invite à vous rendre plus bas dans la page !

[La générale avait lieu le mardi soir, et il s'avérait que ce jour là j'étais en sortie toute la journée pour faire des croquis aux Serres d'Auteuil. J'avais donc fourré dans mon tote bag mes multiples crayons, gommes, feuilles, et bien entendu un pique-nique pour me sustenter le midi. Il s'agissait d'une salade tomate-feta, qui dit salade dit petite sauce vinaigrette, sinon c'est peu goûtu (vous sentez venir les emmerdements là). Bien évidemment, la sauce a décidé de s'échapper du Tupperware dans laquelle elle était contenue. Fort heureusement j'avais prévu le coup (enfin pas si bien que cela) et avais mis le-dit Tupperware dans un sac plastique. Bref, le cours s'achève, et n'ayant pas le temps de repasser chez moi, je me rends directement au spectacle avec tout mon barda. Comme j'avais trente minutes à tuer je décide de me rendre chez ce cher Donald, histoire de grignoter un petit truc avant la représentation. Alors que j'étais en train de déguster mon petit wrap, je remarque une énorme tache de gras sur mon pantalon. Je me rends rapidement compte que l'origine de cette tache n'est autre que mon sac, et plus précisément du restant de sauce qui a coulé dedans (je précise que j'avais un livre de bibliothèque, mes dessins, ce genre de choses qui fort heureusement sont sorties indemnes de cette péripétie). Me voilà donc dans les commodités du McDonald à bâtir un rempart de PQ dans mon sac pour essayer de sauver ce qui se trouve à l'intérieur. J'arrive au théâtre assez fatiguée, énervée, crade, le sac rempli de papier chiottes et avec seulement 2% de batterie. Alors que je fais la queue pour pénétrer dans la salle, je tourne la tête, aperçois une nana rousse en robe turquoise avec un trait de liner parfait, je retourne la tête, et je réalise que je me trouve à ni plus ni moins à dix centimètres de Louise Ebel, aka la blogueuse Miss Pandora, que je suis depuis la quatrième. J'étais sur le siège juste devant elle pendant toute la durée du spectacle. J'ai syncopé, j'avais l'air d'un sac poubelle ambulant luisant d'huile de feta et de vinaigre balsamique, je n'ai pas osé lui adresser la parole. Moralité de l'histoire : faites gaffe lorsque vous emportez une salade pour pique-niquer. Ou bien prenez un sandwich. C'est bien les sandwichs aussi.]


J'ai probablement perdu une partie, voire la totalité d'entre vous en chemin, mais promis je reviens au sujet principal de cet article. "Carmen La Cubana" donc. La pièce est une transposition durant la révolution cubaine (le Che et Castro tout ça) de l'opéra "Carmen" de Bizet, lui-même tiré de la nouvelle éponyme de Mérimée, cet auteur fort prospère (ok désolée j'arrête). L'action se déroule normalement à Séville, mais pour sa version cubaine, elle a lieu dans la campagne de Guantánamo (ne me demandez pas où cela se situe) au premier acte, puis à La Havane durant le second acte. Pour celles et ceux qui ne connaîtrait pas l'histoire de notre chère Carmen, voici un bref résumé (spoil elle meurt à la fin):

Carmen est une cigarière et accessoirement un avion de chasse une grande séductrice. En effet, elle fait tourner les coeurs de tous les soldats de Batista. Elle jette son dévolu sur la gueule d'ange du soldat José. Pas de chance, sa fiancé Marilù (qui est "comme sa mère", j'ai bien rigolé durant cette chanson) vient de débarquer pour lui annoncer que sa pauvre maman est mal en point. Mais, ce n'est pas cela qui va arrêter Carmen qui ensorcèle avec une facilité déconcertante le beau soldat, après que le sergent ait ordonné à celui-ci de la conduire en prison suite à une bagarre. Le pauvre gars est complètement aveuglé et laisse la bomba s'échapper. Elle rencontre alors El Niño, un champion de boxe, et lui tape fortement dans l'oeil. Dans le même temps José débarque pour sauver sa dulcinée, se bat avec son supérieur, le laisse pour mort et fuit à La Havane avec Carmen, où El Niño lui avait demandé de venir.  Carmen et José coulent alors des jours heureux à La Havane. Eh bien non en fait. La Carmenita ne pouvant réfréner sa nature, elle se fait rapidement remarquer, et décide de plaquer le pauvre José, qui il faut avouer, devient un peu étouffant (le bon petit canard). Un soir, plus ou moins par hasard, elle recroise le beau boxeur, danse un peu avec lui, jusqu'à ce que José se pointe, ainsi que le sergent Moreno (spoil il n'était pas mort). C'est le gros bazar, quelques petits trucs se passent incluant une voyante et des cartes. Marilù la relou arrive, annonce à José que sa mère est décédée, il rentre chez lui pendant que Carmen papillonne avec El Niño. Durant le match de boxe de ce dernier, José revient, s'accrochant à Carmen comme une moule à son rocher. Carmen le rejetant, il décide tout bonnement de la tuer, parce que oui, faut pas abuser quand même. FINITO.
J'admets que j'aurais pu faire plus rapide comme résumé. Que voulez-vous j'aime raconter des histoires. 

La fameuse histoire de Carmen a été reprise maintes et maintes fois, adaptée selon tous les styles et les époques. Cette fois-ci elle est savamment transposée à la sauce cubaine (en remplaçant le toréador par un boxeur par exemple), de même que la musique de Bizet, dont vous connaissez forcément certains airs. L'ensemble de la pièce est en espagnol. Mais qu'en est-il de cette version ?



La pièce est vivante et dynamique. Ne serait-ce qu'au niveau des changements de décors (ce qui peut-être parfois un peu relou), qui sont parfaitement fluides et incorporés à la mise en scène. Les comédiens/chanteurs/danseurs étaient vraiment bons (et beaux), on sentait le plaisir qu'ils y mettaient. C'est un musical vraiment très animé, avec beaucoup de chorégraphies mélangeant danses cubaines et codes plus "classiques" de musical. Les intermèdes dansés s'intègrent bien à l'histoire et ne tombent pas comme un crin sur le potage non plus. Les danseurs étaient presque possédés, martelaient le sol, la scène vibrait (au sens propre), le public applaudissait à la fin de chaque chansonChaque tableau était une ode à la culture cubaine (que je ne connais malheureusement que trop peu)
Vous l'aurez compris, j'ai tout simplement ADORÉ. Ce qui n'était pas chose facile étant donné mon état psychologique (cf plus haut) à ce moment. Pour tout vous avouer j'avais peur de m'endormir, mais je ne me suis pas ennuyée une seule fois. Le spectacle dure deux bonnes heures, sans compter l'entracte, et j'étais même frustrée lorsque qu'il s'est terminé. J'avais envie d'en voir encore et encore. Si je devais décrire ce musical en trois mots : générosité, vivacité, chaleur. Ne soyez pas rebutés par le fait qu'il s'agisse d'une adaptation d'un opéra ou que vous ne connaissiez rien à la révolution cubaine.

En préparant cet article j'ai lu en diagonale diverses critiques plus ou moins élogieuses sur cette pièce, trouvant parfois le musical un peu vulgaire, trop "théâtre de boulevard", pas assez sophistiqué. Chose avec laquelle je ne suis pas forcément d'accord (mais je ne suis pas une experte). Je rédige cet article avec une dizaine de jours de recul et ce n'est pas ce qui me vient à l'esprit en premier. Enfin, je ne suis donc peut-être pas très objective car la culture latine en générale est quelque chose à laquelle je suis attachée et qui me rappelle beaucoup de souvenirs. Mais une chose est sûre selon moi,  aller voir "Carmen La Cubana", c'est l'assurance de passer un bon moment dépaysant

Sur ce , je vous laisse, j'ai ma machine à coudre qui m'appelle. Ah oui et la tache de gras est partie de mon pantalon au fait.




Besitos ❤︎



photos : Marie-Noëlle Robert

Théâtre du Châtelet
du 6 au 30 avril
http://chatelet-theatre.com/






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