Expo #13 : Jean Paul Gaultier

"La dérision est un de mes grands moteurs"

Jean Paul Gaultier

Mes épicéas,

Je ne le dis pas souvent, mais merci pour tous vos commentaires dernièrement, ça me fait énormément plaisir. Je vais essayer de donner un bon coup de titane à ma flemme légendaire et de répondre à vos commentaires régulièrement, promis. 

En ce dimanche de week-end prolongé, je vais vous présenter une exposition dont vous avez très probablement entendu parler moult fois, puisqu'il s'agit de la retrospective consacrée à Jean Paul Gaultier au Grand Palais. Et effectivement les médias peuvent vous rabâcher sans cesse de vous y rendre car elle vaut vraiment le détour. Mais alors vraiment vraiment. Cependant, avant de vous en dire plus, voici une petite biographie de JPG, histoire ce mieux cerner le personnage. 

 ▲ Petite biographie rapide de Jean Paul Gaultier ▲

                

JPG est un grand couturier français. Il est né en 1952 dans une famille de la classe moyenne. C'est sa grand-mère qui l'initie à la couture alors qu'il est encore très jeune. Il a commencé à travailler dans de grandes maisons de couture, comme celle de Pierre Cardin (par deux fois d'ailleurs). Il créé sa première collection dans les années 70, avec un budget presque nul. Celle-ci est un échec commercial, mais suite à cela, il réussit à obtenir certain financement et à lancer sa carrière. La marinière et les corsets deviennent rapidement sa marque de fabrique. Il bouscule le monde de la mode, habille les hommes en femmes, fait défiler de mannequins ne correspondant pas forcément aux critères de beauté habituels, joue, provoque,... Il a collaboré notamment avec des stars de la pop telles de Madonna et plus récemment Mylène Farmer. C'est un personnage fanatiquement génial à mon goût.

Une ou deux semaines avant d'aller voir cette expo, j'ai visionné le reportage réalisé pour l'occasion par Loïc Prigent "Jean Paul Gaultier travaille", dans lequel le couturier décrypte certains de ses modèles phares. Ce reportage est vraiment hyper bien fait, comme tous les reportages de Loïc Prigent d'ailleurs (ce mec est un génie). Vous pouvez le revoir sur Arte+7 ou en VOD je pense. Je m'étais donc préalablement mise dans l'ambiance. J'ai reconnu pas mal de choses, et c'est toujours agréable d'avoir des connaissances antérieures avant de visiter quelque chose.

Cette exposition est une véritable rétrospective du travail du créateur. On peut retrouver des modèles très connus comme ses fameux corsets aux seins coniques, ainsi que des créations moins célèbres, représentatives de ses débuts (comme une robe en sac poubelle, dédicace Maéva). Les mannequins sont parfois dotés de coiffures plus ou moins extravagantes, réalisées pour l'occasion. JPG a grandement participé à la mise en place de cette exposition, et je trouve que cela se ressent dans chacune des salles, tout est mis en scène au millimètre, de façon parfois fantasque, c'est génial. On passe d'un défilé à un boudoir, en passant par un pseudo club de strip-tease et une jungle urbaine. Au milieu des créations se trouvent des photos géantes kitchissimes et quelques extraits vidéos (concert de Mylène Farmer ou de Madonna par exemple). 

+ Les points positifs +

▲ L'agencement : autant vous dire que dès que vous entrez vous en prenez plein la vue. L'exposition est hyper bien conçue, les mannequins sont mis en scène avec parfois des visages projetés sur la tête. Les mannequins ont donc certaines mimiques, nous regardent, nous font des clins d'oeil et parlent même parfois (mention spécial pour le monologue de JPG parlant de son travail, le résultat était plus vrai que nature). On a aussi le droit à un petit défilé commenté, avec les guest-star assises le long du catwalk (ou podium mais "catwalk" ça fait hyyyype). Chaque pièce est dans une ambiance différente, par thème, c'est clair, on ne se perd pas, bref c'est très bien organisé.

▲ L'interactivité : je vous ai parlé des mannequins "animés" dans le point précédent, mais l'interactivité de cette expo découle aussi de la proximité des créations. Contrairement à certaines expositions, les modèles ne sont pas placés sous verre, on peut s'approcher très près, voire coller le nez dessus et ainsi mieux observer les matières, les plissés, les coutures,... Il y a toujours cette petite frustration de ne pas pouvoir toucher la matière (je suis une gamine, j'ai toujours envie de tout toucher), cependant, on peut vraiment observer la conception de chaque vêtement ce qui est fortement cool. 

▲ La densité : il s'agit d'une exposition très complète, comptez plus ou moins une heure et demi, ce qui pour moi est la durée idéale pour une exposition de ce type. Je ne suis pas restée sur ma faim et je ne me suis pas lassée non plus.

" Chaque génération se moque des vieilles modes mais suit religieusement les nouvelles"

- Les points négatifs -

▲ La foule : si vous ne réservez pas vos billets, il faudra vous armer de patience car il peut y avoir jusqu'à 4h d'attente les jours d'affluence (en gros réservez vos billets). Conséquemment, les premières salles ne sont pas bondées mais presque. C'est un peu chiant pour circuler en fait. Heureusement plus l'on avance plus cela se fluidifie (comme c'est souvent le cas dans ce genre de grosse exposition).

Honnêtement j'ai beaucoup de mal à trouver d'autres points négatifs car cette exposition est foutrement bien foutue et pensée. Je l'ai trouvée tout simplement géniale en fait. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiaste en sortant d'une expo (même dès l'entrée en fait). 

J'espère que ce nouveau format d'article vous plaît (je passe un certain temps sur les montages) et est plus clair au niveau de la description des expositions. 

Sur ce je vous laisse, je m'en vais prendre des fruits en photo (vous comprendrez incessamment sous peu).

Bisous résineux ❤︎

Jean Paul Gaultier
du 1er avril eu 3 août 2015
Grand Palais, 254/256 rue de Bercy 
75577 Paris
www.grandpalais.fr